Patrimoine et Religion

Patrimoine et Religion

Un sanctuaire marial doté d'un riche patrimoine artistique

La légende affirme qu’il y avait déjà sur les lieux un site druidique auprès d’une source entourée de rochers, mais c’est au XII ème siècle que la Vierge Marie serait apparue à un personnage énigmatique, probablement un criminel fuyant la justice, qui lui aurait dit pour le salut de son âme : « va te confesser au Prieur de Noirétable et reviens ici faire pénitence ». Le Prieuré de Noirétable avait été fondé aux alentours du XI siècle par l’abbaye de Cluny.
Il devint le premier ermite de ces lieux. Très rapidement, les pèlerins vinrent nombreux en ce lieu reculé prier auprès de la source miraculeuse et de la pierre qu’aurait foulée la Vierge Marie. Une première église est bâtie non loin de la source, puis une autre appelée la « grande église construite au XIV ° pour laquelle on a un des premiers actes officiel mentionnant le pèlerinage de Noirétable en date de 1381. Cette église était desservie par les moines bénédictins du Prieuré de Noirétable.

Mais il faudra attendre 1669 pour qu’un premier monastère ne soit construit autour du rocher de Pérotine, au prix d’efforts inouïs, par les Missionnaires Royaux du diocèse de Clermont. (Les lieux seront transférés au diocèse de Lyon après le concordat de 1802). Une maison plus vaste, celle qui forme aujourd’hui le bâtiment principal, avec les encadrements de fenêtres en pierre sombre de Volvic, est érigée vers 1740. L’Hermitage devient le « Noviciat » c’est-à-dire la maison de formation des missionnaires royaux.

Mais la Révolution fait fuir les missionnaires qui se cachent dans les fermes du Livradois voisin. Le sanctuaire s’éteint pendant près de quatre-vingts  ans. Mais suivant la tradition les pèlerins continuent cependant à venir encore prier à la source. Cependant la grande église tombe lentement en ruines et les bâtiments du sanctuaire en très mauvais état sont malgré quelques tentatives de restauration comme avec les pères de l’Union au Très Saint Sacrement en 1870..sans lendemain.

Enfin les prêtres missionnaires de la toute nouvelle congrégation de la Salette s’y installent le 7 février 1889 et restaurent les lieux. Cependant les lois sévères contre les congrégations à la fin du XIX et début du XX siècle font fuir une nouvelle fois les prêtres. Le sanctuaire est néanmoins heureusement sauvegardé par  des prêtres séculiers (les abbés Gouttefangeas originaires de Noirétable) désignés par l’Archevêque de Lyon.

Les pères de la Salette reviennent en 1925. L’église actuelle qui est l’agrandissement de l’ancienne chapelle des missionnaires est construite à partir de 1932 et bénie par l’archevêque de Lyon en 1935.
En 1951, un terrible incendie ravage le bâtiment principal, ne laissant que les murs. La reconstruction grâce aux dons de très nombreux bienfaiteurs se fera au prix d’extrêmes difficultés. Elle permettra de cependant de rajouter un troisième étage de chambres au bâtiment principal.

Prenant la succession de la Congrégation des missionnaires de Notre Dame de la Salette, les sœurs de la Salette sont installées à l’Hermitage le 8 septembre  2001 par Mgr Joatton évêque du diocèse de Saint Etienne.

Notre-Dame de l' Hermitage se présente comme site patrimonial d'exception, doté de remarquables oeuvres d'art comme les fresques du Père Gaschon et de Barbier, les Statues de la Vierge ou les Croix de mission.


Lieu de pélerinage et lieu spirituel

Fidèle à la tradition, ce site fondé par un ermite pénitent est un lieu de miséricorde et de réconciliation avec Dieu, avec soi-même  avec les autres.

C’est la communauté de la Congrégation des sœurs de Notre Dame de la Salette qui accueille, elle témoigne et assure la spiritualité du sanctuaire et tient l’hôtellerie. La communauté est accompagnée par un Chapelain qui assure les offices  religieux, célébrations, confessions ...

L’accueil est assuré tous les jours, toute l’année sauf durant le mois de novembre. Les visiteurs en quête de repos ou d’une vie spirituelle trouvent en ce lieu un accueil familial et peuvent, au gré des promenades ou des repas, nouer des liens d’amitié avec les autres pèlerins.

Lieu de culte et  lieu spirituel, le sanctuaire marial s'anime durant les fêtes et pèlerinages de l’Assomption le 15 août et de la Nativité de la Sainte Vierge le  8 septembre sont les temps forts du sanctuaire.

L'église Notre-Dame de l'Hermitage

Au temps des Prieurs et jusqu’à la création de la Mission Royale au XVII siècle l’église du pèlerinage était située au haut de la grande prairie, à l’emplacement de la chapelle des morts et du cimetière. Il ne reste plus traces de cette « Grande Eglise » actuellement. A leur installation à la fin du XVII ° siècle les prêtres de la Mission Royale construisirent un nouveau monastère autour du rocher de Pérotine avec deux chapelles, puis au milieu du XVIII ils construisirent le grand bâtiment avec une chapelle qui est le chœur de l’église actuelle.
A la fin du XIX ° Mgr Bernard qui souhaitait une église plus grande fit agrandir cette chapelle. Mais compte tenu de l’affluence toutes les grandes cérémonies étaient célébrées à l’extérieur.    Finalement l’église entièrement financée par des dons ne fut construite qu’en 1935 ! et le clocher en 1937.
Au fond du chœur se trouve la statue dite de Vermare. Les fresques qui ornent le chœur et les côtés de la nef ainsi que le chemin de Croix ont été réalisées en 1947. Elles sont dues au peintre Luc Barbier.

La Chapelle de la source

C’est le cœur du pèlerinage. C’est à cet endroit que selon la tradition le « criminel » aurait eu l’apparition de la Vierge qui lui aurait intimé d’aller se confesser au Prieur de Noirétable et de revenir en ce lieu expier ses péchés.

Plusieurs chapelles se sont succédé au cours des siècles, bâties au-dessus de la source. L’actuelle date de 1876 construite à l’initiative de Just de Villechaize dont la famille est grande bienfaitrice du sanctuaire. Sur l’autel est placée la statue du pèlerinage, copie de la statue de Vermare qui au centre de l’église.  De très nombreux ex-voto sont plaqués sur les murs. Ils évoquent la reconnaissance des pèlerins pour les grâces obtenues par l’intercession de la Sainte Vierge.

Au cours des grandes célébrations de la sainte Vierge, particulièrement aux fêtes du 15 aout et du 8 septembre cette statue est amenée en grande procession depuis le sanctuaire.

La chapelle n’est plus actuellement exactement au-dessus de la source qui jaillit sous l’autel et a été canalisée vers l’extérieur à quelques mètres dans un petit bassin. La température de l’eau de 6,7°est constante.
Une inscription rappelle que « Mon âme a soif du Dieu Vivant ».


La Chapelle du cimetière, chapelle des morts et dite du Père Gaschon

Cette chapelle a été construite par Mgr Bernard supérieur de l’ Hermitage à la fin des années 1890 exactement sur l’emplacement et le chœur de l’ancienne grande église du XIX siècle. Mgr Bernard voulait également réaliser un cimetière pour y rassembler les restes  des premiers chapelains et missionnaires de  sanctuaire et de la Mission Royale.

La chapelle est dédiée au père François Gaschon prêtre missionnaire de la Mission Royale à la fin du XVIII. Prêtre réfractaire pendant les années noires de la Révolution il se cachait dans les communes voisines et exerçait dans la clandestinité de la Révolution au concordat de 1802. Il a terminé sa vie saintement à Ambert en 1815. Une procédure de béatification est en cours activement suivie par l’association des « Amis du Père Gaschon ». Sur les murs de la chapelle on peut voir des peintures qui évoquent sa vie et la mémoire de ce saint prêtre.
Le cimetière ne fut finalement réalisé que dans les années 1950. Il rassemble les restes de nombreux missionnaires fondateurs en particulier des Pères Planat et Royret ou plus récents comme le Père Raffin décédé en 2018.

Une plaque fait mémoire du diacre Matthieu Royret en formation au sanctuaire, arrêté par les révolutionnaires il fut guillotiné à Lyon en mars 1794.


Le rocher de Pérotine

Aux pieds du rocher la statue de Joseph portant l’enfante saint Joseph portant l’Enfant-Roi, au haut du petit rocher et du campanile installée en 1873 date de la reprise du premier pèlerinage après la Révolution.
Une petite statue de saint Roch placée dans une petite niche aux pieds de l’escalier montant au rocher.
La statue de Marie Madeleine dans la grotte de l’ « ermite », copie en lave de Volvic réalisée et bénie solennellement en 1910. La statue originale datée de 1667 est dans le porche de l’église de Noirétable.
La statue du Christ à L’Agonie aux pieds de la Scala Santa, en marbre blanc due au sculpteur parisien Lhomeau représente le Christ à l’agonie au Mont des Oliviers. Elle a été placée dans la grotte de la première station du chemin de croix et bénie en 1928.
Aux côtés de cette statue se trouve la « Scala Santa ». Selon la tradition chrétienne, cet escalier rappelle celui que Jésus gravit pour comparaitre devant Pilate.  Cette Scala est copie de celle de Rome et elle dotée des mêmes indulgences a été réalisée et bénie en 1913 elle est placée au début du chemin de Croix « Jésus jugé par Pilate ».
Enfin toutes les plaques des quatorze stations du chemin de Croix qui serpente autour du rocher proviennent de dons des fidèles dans les années 1910

Les Statues et les Croix de Notre-Dame de l'Hermitage

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